Ce qu'il y a de plus étonnant, dans la période de paix que connaît actuellement notre territoire, ce n'est pas seulement sa durée inhabituellement longue, mais également qu'elle n'a pas réussi à rendre militaristes les générations n'ayant jamais connu la guerre. Elle n'a pas non plus favorisé l'émergence de nouvelles animosités. Certes, il y a bien le terrorisme islamique qui choque, quelques dictatures que l'on aimerait bien voir tomber, et un anti-américanisme palpable mais les jeunes prêts à prendre les armes pour ces causes sont rares. Non, l'idéalisme de la jeunesse, avide d'améliorer le monde, dont se nourrissait le bellicisme d'autrefois est bien toujours présent mais il s'exprime désormais davantage sur les pavés que sur les champs de bataille.
Si l'on voulait voir, en 68, la main de Moscou derrière les révoltes étudiantes, il est plus difficile aujourd'hui d'attribuer à une influence étrangère la montée en puissance des mouvements verts et altermondialistes. Dénonciateurs du système actuel, ils l'accusent tour à tour d'être injuste, gaspilleur, dogmatique et insoutenable à long terme. Je crois qu'il est de ma génération de me reconnaître dans certaines des revendications de ce mouvement, mais il en est une ou deux que je voudrais réfuter.
Tout d'abord, croissance ou décroissance ? Fausse dichotomie. Il faut en même temps une décroissance démographique et une croissance de la richesse individuelle. Selon la progression plus rapide de la dépopulation ou de l'augmentation de la richesse, l'économie mondiale sera en croissance ou en décroissance. Dans les deux cas, la diminution du nombre de Terriens permettra de relâcher la pression exercée aujourd'hui sur l'environnement.
Le gaspillage est-il une perversion du système actuel ? Peut-on mieux répartir les richesses et préserver l'environnement en gaspillant moins ? Cette question nécessiterait des études afin de pouvoir être tranché mais elle mérite tout de même d'être posée. Il semble par exemple être admis que lorsque l'on économise 50 litres d'eau, c'est un geste citoyen et c'est de l'eau sauvée. Sauvée pour qui ? La plupart des villes se sont historiquement développé autour des ressources en eau potable et la population a toujours cru jusqu'à utiliser ces ressources à leur maximum. Economiser de l'eau, c'est donc permettre à davantage de familles de s'installer autour de ces ressources et d'en vivre... avec nécessité toutefois de l'économiser.
Je ne vais pas faire lire cette diatribe à mes amis environnementalistes, mais je crois que ce que l'on appelle gaspillage, il serait mieux venu de le nommer abondance. Disposer de deux fois trop d'eau, d'électricité ou de nourriture que nécessaire est un confort qui n'est pas obscène. Au contraire, une perversion risquée du système serait de vivre avec tout juste ce qui nous est nécessaire et de ne naviguer qu'au plus juste, sans marge de manœuvre. Il me semble inévitable que des ressources raréfiées entraînent des inégalités indécentes. Un système où chacun vivrait avec plus que ce qui lui est nécessaire ne serait pas nécessairement plus juste, mais offrirait plus facilement aux démunis de quoi vivre décemment.
Il existe une autre affirmation fallacieuse dans le mouvement pour la décroissance que j'aimerais exposer; il s'agit du lien entre croissance économique et surexploitation des ressources naturelles. La création de situations d'abondances au niveau individuel ne se traduit pas nécessairement par un pillage de la planète. La production agricole ou industrielle sait aujourd'hui utiliser recyclage et bientôt, on l'espère, énergies renouvelables. C'est d'ailleurs toute l'idée du vocable développement durable : on parle bien d'un développement mais qui se ferait en tenant compte de la gestion à long terme des ressources. Ce n'est pas une pensée foncièrement écologique, c'est une logique d'action sensée que la société technologique et industrielle doit intégrer, maintenant qu'elle est née dans l'exubérance, si elle veut atteindre maturité et longévité.
Et c'est bien tout ce que je lui souhaite.
Tout d'abord, croissance ou décroissance ? Fausse dichotomie. Il faut en même temps une décroissance démographique et une croissance de la richesse individuelle. Selon la progression plus rapide de la dépopulation ou de l'augmentation de la richesse, l'économie mondiale sera en croissance ou en décroissance. Dans les deux cas, la diminution du nombre de Terriens permettra de relâcher la pression exercée aujourd'hui sur l'environnement.
Le gaspillage est-il une perversion du système actuel ? Peut-on mieux répartir les richesses et préserver l'environnement en gaspillant moins ? Cette question nécessiterait des études afin de pouvoir être tranché mais elle mérite tout de même d'être posée. Il semble par exemple être admis que lorsque l'on économise 50 litres d'eau, c'est un geste citoyen et c'est de l'eau sauvée. Sauvée pour qui ? La plupart des villes se sont historiquement développé autour des ressources en eau potable et la population a toujours cru jusqu'à utiliser ces ressources à leur maximum. Economiser de l'eau, c'est donc permettre à davantage de familles de s'installer autour de ces ressources et d'en vivre... avec nécessité toutefois de l'économiser.
Je ne vais pas faire lire cette diatribe à mes amis environnementalistes, mais je crois que ce que l'on appelle gaspillage, il serait mieux venu de le nommer abondance. Disposer de deux fois trop d'eau, d'électricité ou de nourriture que nécessaire est un confort qui n'est pas obscène. Au contraire, une perversion risquée du système serait de vivre avec tout juste ce qui nous est nécessaire et de ne naviguer qu'au plus juste, sans marge de manœuvre. Il me semble inévitable que des ressources raréfiées entraînent des inégalités indécentes. Un système où chacun vivrait avec plus que ce qui lui est nécessaire ne serait pas nécessairement plus juste, mais offrirait plus facilement aux démunis de quoi vivre décemment.
Il existe une autre affirmation fallacieuse dans le mouvement pour la décroissance que j'aimerais exposer; il s'agit du lien entre croissance économique et surexploitation des ressources naturelles. La création de situations d'abondances au niveau individuel ne se traduit pas nécessairement par un pillage de la planète. La production agricole ou industrielle sait aujourd'hui utiliser recyclage et bientôt, on l'espère, énergies renouvelables. C'est d'ailleurs toute l'idée du vocable développement durable : on parle bien d'un développement mais qui se ferait en tenant compte de la gestion à long terme des ressources. Ce n'est pas une pensée foncièrement écologique, c'est une logique d'action sensée que la société technologique et industrielle doit intégrer, maintenant qu'elle est née dans l'exubérance, si elle veut atteindre maturité et longévité.
Et c'est bien tout ce que je lui souhaite.
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